Lundi 7 novembre, à l’ouverture de la COP27 organisée à Charm El-Cheikh, en Egypte. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres s’est alarmé en disant « Nous sommes sur une autoroute vers l’enfer climatique avec le pied toujours sur l’accélérateur ».
Alors que l’Accord de Paris sur le climat adopté en 2015 fixe l’objectif de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, en s’efforçant de ne pas dépasser 1,5°C. Lors de ce sommet, la Commission européenne a souhaité « faire pression pour la mise en œuvre des engagements existants afin de passer des paroles ambitieuses aux actions concrètes », a-t-elle assuré dans un communiqué. L’Union européenne ces engagé avec la Namibie, le Kazakhstan, la République du Congo ou encore la Zambie, au sujet de l’hydrogène renouvelable et de la protection des forêts. Au même moment, les européens continuent d’avancer sur d’autres textes. La Commission européenne souhaite que les pollueurs paient pour les mesures de prévention, de contrôle et de réparation de la pollution, ainsi que pour le coût de la pollution pour la société́. Elle entend évaluer la manière dont ce principe est mis en œuvre par les Etats membres de l’UE, y compris pour les politiques de l’UE susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement, et sollicite pour ce faire le maximum de contributions des parties intéressées. Mais quand est-il après deux semaines de discussions. Même si L’UE est sur la voie d’une réduction de ses émissions de 57% d’ici 2030, annonce Frans Timmermans à la COP27 le vice-président exécutif de la Commission européenne chargé du Pacte vert, regrette en particulier le manque de progrès sur l’aspect de “l’atténuation du réchauffement climatique” par rapport à la COP précédente, à Glasgow, alors que le monde serait sur la voie d’un réchauffement de 2,8°C d’ici la fin du siècle, d’après un récent rapport des Nations Unies. Selon lui « Tous les flux financiers doivent soutenir la transition vers une économie à faible émission de carbone. L’Union européenne est venue ici pour obtenir un langage fort et nous sommes déçus de ne pas y être parvenus », a-t-il ainsi déploré́. Il a ensuite ajouté : « Je vous invite à reconnaitre, en sortant de cette salle, que nous n’avons pas été́ à la hauteur des actions menées pour éviter et minimiser les pertes et les dommages. Nous aurions dû faire beaucoup plus ». Pour Mark Preston, responsable de la politique de comptabilisation du carbone pour l’ONG Bellona Europa, il est donc nécessaire de garder à l’esprit que l’objectif de l’UE pour 2030 est de réduire les émissions de 52,8%, « quoi qu’en disent les responsables européens ». « Le reste est constitué́ d’absorptions dans les puits terrestres (de carbone) qui pourraient s’inverser » À l’instar de nombreux observateurs, M. Eickhout eurodéputé́ (Verts/ALE, néerlandais) s’est félicité́ de l’accord sur la mise en place d’un fonds pour les pertes et préjudices, c’est-à-dire les dégâts causés par le dérèglement climatique qui ne peuvent être évités ni par des actions de réduction des émissions ni par l’adaptation au changement climatique Longtemps réclamée par de nombreux pays, Les modalités de ce nouvel instrument, qui doit voir le jour d’ici la COP28, restent toutefois à définir, telles que la gouvernance du fonds, les bénéficiaires et les pays contributeurs. En conclusion même si cette COP se solde avec de nombreux accords, politiques et observateurs paraissent déçu des négociations et plaident pour plus d’action et de volonté des états les plus pollueurs. Quant à elle, l’Union reste déterminée à faire encore plus et devenir leader sur le terrain des actions environnementales.
Article rédigé par le Centre Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris et publié en partenariat avec Voix d’Europe le 08/06/2022.