Le 1er janvier 2022, la France a pris pour six mois la Présidence du Conseil de l’Union européenne, lui permettant ainsi d’impulser au niveau communautaire les priorités détaillées par le Président de la République lors de sa conférence du 9 décembre dernier.
Réformer l’espace Schengen ; clarifier les intérêts géostratégiques de l’Union, et notamment le (nécessaire) contenu à donner l’Europe de la Défense ; revisiter de manière ambitieuse les relations euro-africaines, à la faveur d’un sommet organisé à Bruxelles en février, et les enjeux géopolitiques dans les Balkans occidentaux ; autant de sujets au coeur de l’actualité, de même bien sûr que la pression migratoire exercée de manière provocatrice et instrumentalisée à la frontière de la Pologne.
A la faveur d’un Sommet programmé les 10 et 11 mars prochain, la France mettra aussi en avant le nouveau modèle européen de croissance qu’elle promeut, basé sur la production, la solidarité et la régulation ; dans cet esprit, les textes sur le Digital Market Acts (DMA) et le Digital Services Act qui visent tous deux à réguler ex ante les actions des grands acteurs du numérique, ainsi que la directive sur le salaire minimum, qui apparaît comme le vecteur indispensable pour tirer vers le haut les revenus des européens, pourraient être adoptés.
Mais la Présidence française de l’Union européenne doit aller plus loin ; elle peut être un formidable « momentum » politique pour rappeler, toujours et encore, la dimension citoyenne de l’Union, forgée dans son histoire, et les principes fondamentaux contenus à la fois dans les Traités et la Charte des droits fondamentaux. L’Europe n’est pas qu’une vaste zone de libre-échange, facilitant les quatre libertés fondamentales de circulation qui la fondent.
Plus que jamais, elle doit rappeler ses racines et ses valeurs. Dans cet esprit, les Maisons de l’Europe et les Centres d’information Europe Direct, où qu’ils se situent, ont un rôle central : être quotidiennement porteurs des informations et des contenus trop souvent absents des médias grand public ; organiser de manière pluraliste les échanges et dialogues sans lesquels la démocratie européenne ne serait que peau de chagrin ; prolonger et incarner la conviction qu’ « Unis dans la diversité », nous sommes toutes et tous plus grands et plus forts.
En 2022, la Maison de l’Europe de Paris s’inscrira en tout cas dans cette veine, et au contact des parisiens et des franciliens, essayera – comme elle le fait depuis 1956 – de prolonger cette ambition et de s’inscrire en droit fil du beau message que la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a bien voulu nous adresser, à la faveur de sa distinction, le 13 décembre 2021, comme lauréate du prix 2021 de l’initiative européenne, aux côtés de Christophe Preault, Caroline Broué et de José-Emmanuel Lamarque. Puissions-nous, ensemble, conforter ce projet européen, si fragile face aux replis sur soi et aux égoïsmes qui surgissent !