Proposée par les institutions européennes, la Conférence sur l’avenir de l’Europe devrait permettre une participation plus inclusive et transparente des citoyens dans les politiques européennes. Le lancement du projet est prévu pour le 9 mai 2020 à l’occasion de la Journée de l’Europe, pour une durée de deux ans.
La Conférence sur l’avenir de l’Europe vise à impliquer des citoyens européens de tous horizons dans les grandes priorités politiques de l’Union européenne (UE). Elle a pour ambition de leur offrir un espace ouvert où ils pourront participer activement au débat via une approche ascendante, participative et équilibrée.
> Un long processus de négociation
La résolution adoptée par le Parlement européen, le 15 janvier dernier, avait marqué le ton. Celle-ci invite les institutions européennes à ouvrir très largement le débat aux citoyens et à la société civile. Depuis, les institutions ont dévoilé une à une leurs propres visions sur la question. Réunis à la Maison jean Monnet le 30 janvier dernier, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, Charles Michel, président du Conseil européen et David Sassoli, président du Parlement avaient d’ailleurs débattu sur cette thématique.
Les négociations devraient aboutir à un compromis d’ici le 9 mai prochain, jour de lancement du projet. Le Parlement et la Commission ont à ce jour esquissé leurs plans quant à l’organisation de le Conférence. L’ancien Premier Ministre belge et député européen du groupe Renew Europe, Guy Verhofstadt, est pressenti pour la présider.
> Les « concertations citoyennes », un concept déjà connu … ?
Le concept de participation citoyenne avait déjà été instauré par la commission Juncker avec les « dialogues citoyens – donnez votre avis sur l’UE ». L’objectif était de renouer le dialogue entre les citoyens et les décideurs européens afin de rendre l’UE plus démocratique. Les commissaires européens s’étaient alors déplacés au sein des Etats-membres pour répondre à des séries de questions liées au chômage, au changement climatique, etc.
L’idée a été retenue par Ursula von der Leyen lors de sa candidature à la présidence de la Commission européenne. Dans son programme, elle prônait l’implication des citoyens et particulièrement des jeunes qui auraient un rôle important dans les actions européennes.
> … mais innovant !
Lors des élections européennes de mai 2019, un regain d’intérêt à l’égard de l’avenir de l’Europe avait été observé. L’enjeu est désormais de maintenir celui-ci à flot, en renforçant la confiance des citoyens vis-à-vis de l’UE, notamment par l’introduction et un suivi adéquat de ce nouvel outil. Afin de mener ce nouvel exercice à bien, les trois institutions comptent travailler main dans la main. D’ailleurs, grâce à leur engagement, le projet sur la Conférence de l’avenir de l’Europe prend déjà forme, avec l’instauration de nouveaux objectifs, d’une durée et d’un plan établi.
Le Parlement européen a proposé de mettre en place plusieurs « agoras citoyennes » sous la forme de forums thématiques composés de représentants des citoyens. Ces derniers seront choisis au hasard conformément aux critères de proportionnalité et de représentativité. Les agoras « jeunesse » seront quant à eux composés d’environ 200 à 300 citoyens, avec un minimum de trois participants par Etat membre. Les conclusions retenues seront présentées par les représentants lors d’une Conférence plénière avec les eurodéputés. Une plateforme multilingue sera également mise en place garantissant ainsi la transparence du débat et une participation étendue au sein de l’UE.
La Commission devrait bénéficier d’un mandat clair afin de donner suite aux conclusions qui seront tirées.
> Quelle suite après la Conférence du 9 Mai 2020 ?
La fin de la Conférence qui mettra au cœur du débat les citoyens s’achèvera par les conclusions de la France lors de sa présidence du Conseil de UE en 2022. In fine, cet exercice de réflexion permettra de donner le ton de la réforme de l’UE et d’envisager les prochaines élections européennes en 2024.
Article rédigé par le Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris et publié en partenariat avec Voix d’Europe le 12/02/2020.
Retrouvez l’article en version pdf en cliquant ici