D’après un communiqué de presse de la Commission européenne du 17 mai 2021 :
L’économie bleue de l’Union englobe tous les secteurs et toutes les industries liés aux océans, aux mers et aux côtes, qu’ils relèvent directement du milieu marin (comme le transport maritime, la fourniture de produits de la mer ou la production d’énergie) ou du milieu terrestre (comme les ports, les chantiers navals ou les infrastructures côtières). Selon le dernier rapport sur l’économie bleue, les secteurs traditionnels de l’économie bleue fournissent 4,5 millions d’emplois directs et génèrent plus de 650 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
La communication présentée aujourd’hui remplace la communication de 2012 sur la croissance bleue. Quant à la directive sur la planification de l’espace maritime, elle invite tous les États membres à réaliser une planification officielle de leur espace maritime d’ici à 2021.
La Commission européenne a proposé le 17/05/2021 une nouvelle stratégie en faveur d’une économie bleue durable dans l’Union pour les secteurs et industries liés aux océans, aux mers et aux espaces côtiers. Une économie bleue durable est essentielle pour atteindre les objectifs du pacte vert pour l’Europe et assurer une reprise verte et inclusive au terme de la pandémie.
M. Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert, a déclaré à cet égard: « La santé des océans est une condition préalable à une économie bleue florissante. La pollution, la surpêche et la destruction des habitats, conjuguées aux effets de la crise climatique, sont autant de menaces pour la richesse de la biodiversité marine dont dépend l’économie bleue. Nous devons changer de cap et développer une économie bleue durable dans laquelle la protection de l’environnement et les activités économiques vont de pair. »
M. Virginijus Sinkevičius, commissaire chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche, a déclaré pour sa part: « La pandémie a frappé les secteurs de l’économie marine de différentes manières, mais a laissé des traces profondes. Nous avons l’occasion de tout remettre à plat et voulons faire en sorte que la reprise change de perspective, en passant de la simple exploitation à la durabilité et à la résilience. Pour que l’avenir soit réellement vert, nous devons donc aussi le voir en bleu. »
Tous les secteurs de l’économie bleue, y compris la pêche, l’aquaculture, le tourisme côtier, le transport maritime, les activités portuaires et la construction navale, devront réduire leurs incidences sur l’environnement et le climat. La réaction aux crises liées au climat et à la biodiversité passe par des mers en bonne santé et par une utilisation durable de leurs ressources permettant de créer des solutions de remplacement substituables aux combustibles fossiles et à la production alimentaire traditionnelle.
La transition vers une économie bleue durable nécessite d’investir dans des technologies novatrices. Les énergies houlomotrice et marémotrice, la production d’algues, le développement d’engins de pêche novateurs ou la restauration des écosystèmes marins susciteront la création de nouveaux emplois verts et de nouvelles entreprises vertes dans le cadre de l’économie bleue.
La communication présente un programme détaillé visant à ce que l’économie bleue permette:
· d’atteindre les objectifs de neutralité climatique et de zéro pollution, notamment grâce au développement des énergies renouvelables en mer, à la décarbonation du transport maritime et à l’écologisation des ports. Un bouquet énergétique océanique durable comprenant l’énergie éolienne flottante, l’énergie thermique, l’énergie houlomotrice et l’énergie marémotrice pourrait produire un quart de l’électricité de l’Union à l’horizon 2050. Les ports, essentiels pour la connectivité et l’économie des régions et des pays d’Europe, pourraient faire office de pôles énergétiques;
· de passer à une économie circulaire, afin de réduire la pollution, notamment grâce à l’introduction de normes révisées en ce qui concerne la conception des engins de pêche, le recyclage des navires et le déclassement des plateformes offshore, ainsi qu’à des mesures visant à réduire la pollution par les plastiques et les microplastiques;
· de préserver la biodiversité et d’investir dans la nature – le fait de protéger 30 % de l’espace maritime de l’Union permettra d’inverser l’appauvrissement de la biodiversité, de repeupler les stocks de poissons et de contribuer à l’atténuation du changement climatique et à la résilience face à ce phénomène; il apportera aussi des avantages financiers et sociaux considérables. Il conviendra de réduire encore davantage les incidences environnementales de la pêche sur les habitats marins;
· de soutenir l’adaptation au climat et la résilience côtière – des mesures adaptatives, telles que le développement des infrastructures vertes dans les zones côtières et la protection des bandes littorales contre les risques d’érosion et d’inondations, contribueront à préserver la biodiversité et les paysages, tout en bénéficiant au tourisme et à l’économie des zones côtières;
· d’assurer une production alimentaire durable – la production durable des produits de la mer et l’application à ces produits de nouvelles normes de commercialisation, l’exploitation des algues et des herbiers, le renforcement du contrôle des pêches ainsi que la recherche et l’innovation dans les produits de la mer cellulaires sont autant d’éléments qui contribueront à préserver les mers européennes. Par ailleurs, avec l’adoption, désormais effective, des orientations stratégiques pour le développement durable de l’aquaculture dans l’Union européenne, la Commission s’est également engagée à développer l’aquaculture durable dans l’Union;
· d’améliorer la gestion de l’espace en mer– le forum bleu pour les utilisateurs de la mer, nouvellement créé de manière à coordonner le dialogue entre les opérateurs offshore, les parties prenantes et les scientifiques actifs dans les secteurs de la pêche, de l’aquaculture, du transport maritime, du tourisme, des énergies renouvelables et d’autres activités encore, stimulera les échanges coopératifs au profit d’une exploitation durable du milieu marin. Un rapport sur la mise en œuvre de la directive de l’Union relative à la planification de l’espace maritime sera publié en 2022 à la suite de l’adoption des plans nationaux de planification de l’espace maritime en mars 2021.
La Commission continuera également de créer les conditions d’une économie bleue durable au niveau international, conformément au programme de gouvernance internationale des océans.
Le financement de l’économie bleue durable :
La Commission européenne et le groupe de la Banque européenne d’investissement, composé de la Banque européenne d’investissement et du Fonds européen d’investissement (FEI), renforceront leur coopération en faveur d’une économie bleue durable. Les institutions coopéreront avec les États membres pour répondre aux besoins de financement existants en vue de réduire la pollution dans les mers européennes et de soutenir les investissements en faveur de l’innovation bleue et de la bioéconomie bleue.
Le nouveau Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture – grâce, en particulier, à sa plateforme «BlueInvest» et au nouveau Fonds BlueInvest – soutiendra la transition au profit de chaînes de valeur plus durables fondées sur les océans, les mers et les activités côtières. Pour accroître le financement de la transformation, la Commission a exhorté les États membres à inclure les investissements en faveur d’une économie bleue durable dans leurs plans nationaux de reprise et de résilience ainsi que dans leurs programmes opérationnels nationaux au titre de différents Fonds de l’Union, pour la période qui s’étend d’ici à 2027. D’autres programmes de l’Union, tels que le programme de recherche Horizon Europe, seront également mis à contribution et une mission spécifique sur les océans et les eaux sera mise en place.
En ce qui concerne les investissements privés, il conviendra que des principes et normes en matière de durabilité convenus spécialement pour les océans, tels que l’initiative de financement de l’économie bleue durable, soutenue par l’Union, soient pris en compte dans les décisions d’investissement concernées.
20/05/2021