L’accord commercial transatlantique du 27 juillet 2025 : quels enjeux pour l’Union européenne ?

L’accord commercial transatlantique du 27 juillet 2025 : quels enjeux pour l’Union européenne ?

Accord commercial UE-USA

 

Depuis sa réélection à la Maison Blanche, le 21 janvier 2025, Donald Trump mène une guerre commerciale avec le monde entier, et l’Union Européenne (UE) n’est pas épargnée. Le dimanche 27 juillet, l’UE et les Etats-Unis ont scellé un accord sur les droits de douane, les fixant à 15%. D’abord imposés à 30% par le président américain, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a réussi à négocier avec Donald Trump, le président américain, et tous deux sont arrivés à un accord, évitant ainsi une guerre commerciale transatlantique.

Il est important de rappeler que les 15% de tarifs douaniers obtenu par l’UE restent inférieurs à ceux de certains pays comme le Canada (35%), la Suisse (39%) ou encore la Chine (30%). D’autres pays comme le Royaume-Uni ou encore l’Australie (10% chacun) possèdent des tarifs douaniers avec les Etats-Unis plus avantageux.

 

Les dispositions de l’accord

En plus des taux à 15%, les Etats membres de l’Union européenne s’engagent à acheter jusqu’à 750 milliards de dollars de produits énergétiques, comme le pétrole, le gaz ou encore des combustibles nucléaires d’ici 2028. S’ajoutent également des achats d’équipements militaires et un investissement jusqu’à 600 milliards de dollars aux Etats-Unis.

Certains pays européens ont appelé à durcir l’accord avec Donald Trump, alors que d’autres ont tenté d’alléger les dispositions. Cette attitude montre la difficulté des Etats membres à mener les négociations d’un front commun. La Hongrie a vu dans cet accord une UE faible, incapable de s’affirmer face au président américain. Tandis que l’Allemagne et la France dénoncent un accord non équilibré et s’inquiètent pour leurs industries.

 

L’impact de l’accord commercial sur l’UE et les Etats-Unis

Cette division crée une incertitude quant à l’autorité de la Commission européenne de continuer à mener des négociations pour 27. Le président américain y verrait une victoire politique, renforçant alors son image à l’international et sa capacité à conclure des accords, tandis que ce dernier renvoie une mauvaise image sur l’Europe.

Plusieurs secteurs ne sont pas touchés par cet accord commercial, comme les équipements aéronautiques, les matières premières critiques, un certain nombre de produits chimiques et agricoles. Tandis que le secteur automobile, qui subit des taxes de 25% depuis le mois de mars, les voit baisser à 15%, lui offrant un petit répit. Les producteurs de vins et de spiritueux français appellent à de nouvelles négociations, car les droits de douane pourraient leur faire perdre 25% d’activité sur leur premier marché d’exportation.

Les experts pensent qu’il est peu probable que l’accord soit définitif, il s’agit avant tout d’une trêve et des futures discussions auront probablement lieu. Les détails sont en effet encore flous et les statuts de plusieurs marchandises restent encore à définir, ce qui laisse présager de nouvelles négociations pour clarifier l’accord.

L’impact économique est difficile à prédire pour les deux parties. Toutefois, du côté américain, les importateurs et consommateurs seront largement affectés et la plupart des estimations prévoient que les pertes et les prix seront plus élevés aux Etats-Unis qu’en Europe. Cependant, l’accord risque de nuire aux entreprises européennes et pourrait entrainer une baisse entre 0,2% et 0,8% du PIB européen.

Finalement, les répercussions commerciales de cet accord dépendront surtout du niveau des droits de douane et de la manière dont ils se répercuteront sur les consommateurs américains. Dans certains cas, les exportateurs européens pourront absorber les coûts et conserver leurs parts sur le marché américain. Tandis que dans d’autres cas, les droits de douane risquent de se répercuter sur les prix aux Etats-Unis, entrainant une baisse de la demande.

 

Quel avenir pour les relations transatlantiques ?

Initialement prévu pour le 1er août, un décret signé par Donald Trump a décalé l’application de l’accord commercial qui s’effectuera à partir du 7 août 2025. De plus, il s’agit pour le moment d’un accord verbal même si des négociations sont en cours pour une déclaration conjointe. Une fois le texte finalisé, il devra être adopté par le conseil de l’UE, ce qui peut encore rallonger l’application de l’accord. Il est donc encore bien trop tôt pour cerner les impacts d’un tel accord sur l’économie des deux parties.

L’accord conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis constitue une première étape vers l’avenir des relations commerciales entre deux des trois plus grands pôles commerciaux au monde. Cependant, une faiblesse des Etats membres ressort de ces négociations et la capacité de l’UE à négocier à 27 est remise en question. Malheureusement, cette limite risque de rendre difficile la conclusion de futurs accords pour l’UE.

Maison de l'Europe de Paris

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