L’UE (les états-membres, le Parlement européen et la Commission européenne, de commun accord) a décidé de faire de 2023 « l’année européenne des compétences ». L’objectif de ce choix et label est d’aider les entreprises, en particulier les PME, à remédier aux pénuries de compétences dans l’UE. Cette dénomination va favoriser un état d’esprit de reconversion et de perfectionnement professionnels, en aidant les personnes à acquérir les compétences adéquates pour des emplois de qualité à travers des formations professionnelles continues pour maintenir leur employabilité et s’adapter aux nouveaux défis. A l’ère de la technologie et de la transition écologique, les citoyens doivent disposer de certaines compétences afin de s’adapter à l’évolution du marché et c’est donc pour cela que l’adoption de cette proposition a été primordiale pour le marché du travail européen.
Une initiative de la Commission européenne :
Ursula Von der Leyen, lors de son discours sur l’état de l’Union européenne, a rappelé que la société de marché devait s’adapter afin de pouvoir faire face aux transitions écologique et numérique. En effet, les travailleurs européens doivent se « moderniser » afin de pouvoir concurrencer les autres grandes puissances, l’UE doit pouvoir compter sur une main d’œuvre qualifiée. C’est dans ce contexte que la Commission européenne a adopté la proposition de la présidente Ursula Von der Leyen, faite le 12 octobre 2022, qui a permis de faire de 2023 l’“Année européenne des compétences”. Cette proposition a été finalement votée au sein de la Commission EMPL (commission de l’emploi et des affaires sociales) du Parlement européen le 6 février 2023.
Une main d’œuvre européenne sous-qualifiée :
À l’heure actuelle, plus des trois quarts des entreprises de l’UE disent faire face des difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences nécessaires, alors que seulement 37 % des adultes se forment de manière régulière. L’indice relatif à l’économie et à la société numériques montre que 4 adultes sur 10 et 1 personne sur 3 travaillant en Europe ne disposent pas des compétences numériques de base. Les femmes sont sous-représentées dans les professions et les études liées aux technologies, avec seulement 1 femme sur 5 spécialistes des TIC et 1 femme sur 3 diplômés en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM). La situation européenne semble assez inquiétante et nécessite donc une collaboration accrue entre les différents organes européens et en l’adoption de nouvelles politiques.
Un projet ambitieux :
Face à cette pénurie de compétences dans l’Union européenne, la Commission européenne décide de fixer la barre haute d’ici l’horizon 2030. La commission souhaite que l’année européenne permettent à un minimum de 60% des adultes de suivre une formation chaque année, et que ce soit au minimum 78% des adultes exerçant un emploi. Sachant que 77% des entreprises de l’UE font état de difficultés à trouver des travailleurs possédant les compétences nécessaires, l’UE s’est fixée comme objectif d’embaucher 20 millions de spécialistes des TIC (technologies de l’information et de la communication). Les projets de l’UE en termes de formation paraissent donc très ambitieux, mais cette année européenne de compétences marque justement « un pas de géant » vers l’accomplissement de ces objectifs.
Les initiatives et financements de l’UE en faveur du projet :
Les objectifs définis par L’UE pour ce projet nécessitent une réelle coopération des institutions européennes et des pays membres afin de pouvoir les atteindre d’ici 2030. L’UE a mis en place huit initiatives dans le cadre de sa politique de formation continue. Les plus importantes étant La stratégie européenne en matière de compétences et le Pacte sur les compétences. Ces deux stratégies se veulent moteur pour les entreprises, en permettant une montée et un renouvellement des compétences des travailleurs
L’UE finance et soutient également certains organismes en faveur du développement des compétences. Elle soutient notamment le Fonds social européen plus (FSE+), doté d’un budget de plus de 99 milliards d’euro pour la période 2021-2027, Horizon Europe, qui soutient les compétences des chercheurs, des entrepreneurs et des innovateurs ou encore Erasmus+, qui, doté d’un budget de 26,2 milliards d’euros, soutient également le développement personnel et professionnel des apprenants, des enseignants et des établissements d’enseignements.
Ces initiatives et financements menés au long de cette année européenne de compétences ont pour finalité le renforcement de la compétitivité de l’UE, la coopération avec les entreprises ainsi qu’accroître l’attractivité de l’UE pour les nouvelles compétences