Proposé dès mars 2021 par la Commission, le certificat Covid numérique sera disponible à partir du 1er juillet dans toute l’Union européenne. Adopté en un temps record par le Parlement européen et les Etats-membres, il permettra aux Européennes et Européens de voyager en toute sécurité cet été.
Pass sanitaire ou pass vaccinal, la différence ne saute pas aux yeux mais elle existe belle et bien. Si le fameux certificat, tout juste adopté à l’échelle européenne, permettra aux personnes vaccinées de voyager plus facilement à travers le continent, les détenteurs d’un simple test PCR ou antigénique négatif ou d’un certificat de rétablissement à la COVID-19 pourront également se voir délivrer le précieux sésame. Seuls les vaccins autorisés par l’Agence européenne des médicaments seront reconnus (pour l’instant : Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson). Les auto-tests ne seront pas pris en compte car non certifiés par un professionnel de la santé.
Délivré gratuitement en version papier ou numérique, chaque citoyen pourra, en téléchargeant l’application de son pays, enregistrer ses certificats et ceux de ses proches. Une fois répertoriés, un QR Code sera généré et pourra être scanné, notamment aux points de contrôle dans les aéroports.
Afin de respecter le secret médical et la vie privée des citoyennes et citoyens, les informations récoltées seront limitées. Seuls le nom, la date de naissance, la date de la vaccination, du test ou du rétablissement ainsi que l’identifiant unique du certificat seront disponibles. Ces informations seront écrites dans la langue de l’État membre et en anglais.
> Pass sanitaire national, pass sanitaire européen : comment s’y retrouver ?
Les pass ou certificats sanitaires ont d’abord vu le jour nationalement dans plusieurs Etats-membres.
En France, un pass sanitaire est entré en vigueur le 9 juin. Il peut être délivré à tout citoyen de plus de 11 ans vacciné, justifiant d’un test négatif ou d’un certificat de rétablissement à la Covid-19. Il permet l’accès sur le territoire national aux activités qui rassemblent un nombre important de personnes et n’appartenant pas aux activités dites “du quotidien”.
Ce pass devra être présenté uniquement lors des activités rassemblant plus de 1000 personnes dites « statiques », comme c’est le cas pour les salles de théâtre, de conférence, les stades, les festivals, les matchs… Il n’est donc pas nécessaire pour les lieux de vie quotidienne (transports, travail, commerces, etc.) ou les activités dites de « circulation » (musées, jardins publics, etc.).
> Un Certificat Covid au niveau européen pour encourager et favoriser le tourisme
A plus grande échelle, la mise en place d’un pass européen était très attendue par les Etats-membres dont l’économie s’appuie fortement sur les activités touristiques. C’est d’ailleurs la Grèce qui avait proposé cette harmonisation à l’échelle supranationale. Elle est aussi la première à avoir intégré la plateforme numérique du pass sanitaire européen.
Les enquêtes sur le tourisme européen sont d’ailleurs unanimes et révèlent que l’Europe a effectivement été durement touchée par les restrictions de circulation mises en place, souvent unilatéralement et de façon non uniformisée, par les Etats-membres. Par exemple, le Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) note à 5 % les visites faites à Paris lors de l’été 2020 comparées à un été habituel. Dans le monde, la diminution de l’activité touristique vacille entre 60 et 80 %. Cette baisse a de nombreuses conséquences, que cela soit sur le PIB ou les emplois directs dans le secteur du tourisme.
Plusieurs États membres n’ont d’ailleurs pas tardé à rejoindre le dispositif européen, emboitant le pas à la Grèce. C’est notamment le cas de l’Allemagne, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, la Pologne et la République tchèque. Le pass français sera lui reconnu au niveau européen à partir du 21 juin. La date limite pour le reste des Etats membres est le 1er juillet.
Le mot d’ordre du pass sanitaire est donc la simplification et le retour à la libre circulation des citoyens européens. Sa présentation permettra la fin des tests PCR à répétition et un passage fluidifié aux frontières.
Néanmoins, comme le souligne Sylvie Guillaume, députée européenne S&D de la Commission parlementaire LIBE, « Rien ne va empêcher les Etats membres de mettre en place de nouvelles restrictions de voyage aux personnes pourtant détentrices du certificat.”. En effet, rien n’empêchera un Etat-membre de mettre en place des mesures de restriction supplémentaires pour les voyageurs. Même si tel n’est pas l’esprit du certificat, les 27 resteront indépendamment décisionnaire d’une possible mise en quarantaine ou d’autres mesures restrictives à l’arrivée sur leur sol.
Pour connaître les mesures en vigueur dans chaque Etats européens, consultez le site « Re-Open EU«
Article rédigé par le Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris et publié en partenariat avec Voix d’Europe le 16/06/2021. Retrouvez l’article en PDF ICI.