L’UE et la lutte contre la désinformation

L’UE et la lutte contre la désinformation

D’après plusieurs communiqués de presse de la Commission européenne, 

  1. Une Lutte renforcé pendant la crise du Coronavirus 

Fin Juin, la Commission et le haut représentant évaluaient leurs mesures de lutte contre la désinformation autour de la pandémie de coronavirus et proposent une voie à suivre. Ils avaient été chargés en mars 2020 par les dirigeants européens de lutter résolument contre la désinformation et de renforcer la résilience des sociétés européennes. La pandémie de coronavirus s’est accompagnée d’une forte vague d’informations fausses ou trompeuses, avec notamment des tentatives de la part d’acteurs étrangers d’influencer les citoyens et les débats dans l’UE. La communication conjointe analyse la réaction immédiate et propose des actions concrètes dont l’exécution peut commencer rapidement.

La crise met à l’épreuve la manière dont l’UE et ses sociétés démocratiques relèvent le défi de la désinformation. Les aspects suivants sont cruciaux pour une Union plus forte et plus résiliente :

Comprendre: premièrement, il importe de distinguer les contenus illicites des contenus préjudiciables mais non illicites. Il y a ensuite la question du caractère flou des frontières entre les différentes formes de contenus faux ou trompeurs, allant de la désinformation, qui est définie comme intentionnelle, à la mésinformation, qui peut être non intentionnelle. Les motivations sous-jacentes peuvent aller d’opérations d’influence ciblées conduites par des acteurs étrangers à des motifs purement économiques. La réaction doit être adaptée à chacun de ces défis. En outre, il est nécessaire de soumettre davantage de données au contrôle public et d’améliorer les capacités d’analyse.

Communiquer: pendant la crise, l’UE a renforcé son travail pour informer les citoyens des risques et améliorer la coopération avec d’autres acteurs internationaux afin de lutter contre la désinformation. Les réfutations d’idées reçues liées au coronavirus publiées par la Commission ont été vues plus de 7 millions de fois. Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), aux côtés de la Commission, a renforcé sa communication stratégique et sa diplomatie publique dans les pays tiers, notamment ceux du voisinage de l’UE. Des acteurs étrangers et certains pays tiers, en particulier la Russie et la Chine, ont lancé des opérations d’influence et des campagnes de désinformation ciblées dans l’Union et les pays voisins de celle-ci et dans le monde. Par exemple, la task force East StratCom du SEAE a détecté et mis en lumière sur le site web spécial EUvsDisinfo plus de 550 discours de désinformation provenant de sources pro-Kremlin.

La coopération a été un élément capital de la lutte contre la désinformation:

  • Avec le Parlement européen et le Conseil et entre les institutions de l’UE et les États membres, à l’aide de canaux établis tels que le système d’alerte rapide et le dispositif intégré de l’UE pour une réaction au niveau politique dans les situations de crise.
  • Avec les partenaires internationaux, dont l’OMS.
  • L’UE renforcera le soutien et l’assistance aux acteurs de la société civile, aux médias et aux journalistes indépendants dans les pays tiers dans le cadre de l’ensemble de mesures de «L’équipe d’Europe», et elle soutiendra encore davantage la surveillance des atteintes à la liberté de la presse et les actions militantes pour un environnement médiatique plus sûr.
  • Enfin, de nombreux consommateurs ont été poussés à acheter des produits trop chers, inefficaces ou potentiellement dangereux, et les plateformes ont supprimé des millions de publicités trompeuses. La Commission continuera à coopérer avec les plateformes en ligne et à soutenir le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs qui rassemble les autorités nationales afin de lutter contre les pratiques qui enfreignent le droit en matière de protection des consommateurs.

Transparence: la Commission suit étroitement les actions menées par les plateformes en ligne en vertu du code de bonnes pratiques contre la désinformation. Il est nécessaire que les plateformes intensifient leurs efforts, fassent preuve d’une plus grande transparence et rendent davantage de comptes:

  • Les plateformes devraient fournir des rapports
  • La Commission encourage vivement les autres acteurs concernés qui, actuellement, ne sont pas signataires du code à participer à ce nouveau programme de suivi.
  • En s’appuyant sur les travaux de l’Observatoire européen des médias numériques nouvellement créé, l’UE améliorera encore son soutien aux vérificateurs de faits et aux chercheurs.

Garantir la liberté d’expression et le débat démocratique pluraliste est un élément central de notre réaction à la désinformation. La crise a démontré le rôle des médias libres et indépendants en tant que service essentiel, qui donne aux citoyens des informations fiables et vérifiées et contribue ainsi à sauver des vies.

Donner aux citoyens les moyens d’agir, sensibiliser les citoyens et augmenter la résilience de la société implique de permettre aux citoyens de participer au débat démocratique et de demander des comptes aux autorités, en préservant l’accès à l’information et la liberté d’expression ainsi qu’en promouvant les médias citoyens et l’éducation à l’information, y compris la pensée critique et les compétences numériques. Cela peut se faire au moyen de projets d’éducation aux médias et de soutien aux organisations de la société civile.

Enfin, dans une communication conjointe de juin 2019, la Commission et la haute représentante ont conclu que, si les élections européennes de mai 2019 n’avaient pas été exemptes de désinformation, les mesures prises par l’UE avaient contribué à réduire les possibilités d’influence de pays tiers et de campagnes coordonnées visant à manipuler les opinions publiques.

2. Comprendre et combattre la désinformation: lancement de l’Observatoire européen des médias numériques

Le projet d’Observatoire européen des médias numériques (EDMO) financé par l’UE a débuté ses activités le 2 juin 2020. Dirigé par l’Institut universitaire européen de Florence (Italie), l’observatoire soutient la mise sur pied et le travail d’une communauté pluridisciplinaire composée de vérificateurs de faits, de chercheurs universitaires et d’autres parties prenantes possédant une expertise dans le domaine de la désinformation en ligne.

Le projet aidera à mieux comprendre les acteurs et vecteurs de la désinformation, ses outils et méthodes, sa dynamique de propagation, ses cibles prioritaires et son impact sur la société.

Ce pôle de collaboration indépendant permettra non seulement d’accroître les connaissances scientifiques disponibles sur la désinformation en ligne, mais aussi de favoriser le développement d’un marché européen de services de vérification des faits et de soutenir les autorités publiques chargées du suivi des médias numériques et de l’élaboration de nouvelles politiques. Il bénéficiera d’un financement de 2,5 millions d’euros au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, le programme européen de financement des infrastructures. Le consortium comprend le Centre technologique d’Athènes (Grèce), l’université d’Aarhus (Danemark) et l’organisme de vérification des faits Pagella Politica (Italie).

3. la Commission lance un appel à propositions à hauteur de 9 millions d’EUR pour des plateformes nationales de vérification de faits  

La Commission a lancé fin juin un appel à propositions d’un montant de 9 millions d’euros pour renforcer son soutien aux vérificateurs de faits et aux chercheurs, comme le prévoit la récente communication conjointe pour le renforcement de l’action contre la désinformation.

La Commission va étendre la portée de l’Observatoire européen des médias numériques grâce à la création de plateformes nationales de vérification des faits.

Ces plateformes analyseront les campagnes de désinformation et leurs incidences sur la société, favoriseront l’éducation aux médias et superviseront les politiques des plateformes en ligne.

Cette deuxième phase du projet est financée par le programme de financement du mécanisme pour l’interconnexion en Europe . La date limite pour le dépôt des dossiers est le 5 novembre 2020.

 

22/07/2020

Maison de l'Europe de Paris

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