Les Européens sont souvent d’une invraisemblable mauvaise foi.
Après avoir fermé nos frontières (à l’exception notable de l’Allemagne) et négocié un accord avec la Turquie au terme duquel nous allons pouvoir renvoyer, sur le territoire turc, des réfugiés chez nous « indésirables », nous nous offusquons de cet accord car il a été passé avec un pays « qui ne respecte pas les droits de l’Homme ». Il est temps d’y penser !
En effet, si on a négocié cet accord avec la Turquie et, notamment, si la chancelière Merkel a été finalement obligée de pousser à cet accord, ce n’est pas pour dédouaner la Turquie ou lui faire un cadeau, c’est tout simplement parce qu’il n’y avait pas d’autre solution dès lors que la grande majorité des Etats de l’Union se barricadait derrière ses frontières au mépris du droit d’asile.
Certes, si tous les pays de l’Union avaient fait comme l’Allemagne et accueilli des centaines de milliers de réfugiés, on n’aurait pas eu besoin de faire appel à la Turquie.
Mais notre volonté de fermeture étant ce qu’elle est, nous sommes désormais responsables des palliatifs auxquels on a eu recours. Et nos « larmes de crocodile » sont vraiment très mal venues.
Catherine LALUMIERE
