En 2013, la Croatie devenait le premier État des Balkans occidentaux à intégrer l’Union européenne. Sept ans plus tard, l’heure est venue pour le jeune Etat-membre d’accéder à la présidence du Conseil de l’Union européenne.
Depuis le premier janvier, le port de la cravate est fortement apprécié au Conseil de l’Union européenne (UE) ! La Croatie, inventeur du célèbre accessoire, occupe pour la première fois la présidence tournante de l’institution, co-législatrice aux côtés du Parlement européen.
« L’enjeu est de taille pour la Croatie, petit pays sans grande expérience politique. Pourtant, nous sommes résolus à faire de notre mieux », rapportait Filip VUCAK, ambassadeur de Croatie en France*. Et l’aventure pourrait finalement se révéler être une opportunité, puisqu’en plus d’organiser et de présider l’ensemble des réunions du Conseil de l’UE, cette présidence sera l’occasion pour la Croatie de propulser ses priorités pour l’Europe à l’agenda des négociations.
> “ Une Europe forte dans un monde de défis ! “
Le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, s’était d’ailleurs prêté au jeu de la traditionnelle présentation des priorités de son pays le 30 octobre dernier, à Zagreb. Etat-membre où deux tiers de la population se dit favorable à l’UE, la Croatie espère porter haut quatre priorités durant sa présidence, déclinées sous le slogan “Une Europe forte dans un monde de défis !”.
> Développement, unité, protection, rayonnement
Faisant écho au Pacte Vert pour l’Europe proposé par la nouvelle Commission Von der Leyen, la Croatie aborde notamment dans sa première priorité, “Une Europe qui se développe”, le renforcement de la compétitivité associée à la protection de l’environnement.
« Une Europe qui unit », c’est également ce que souhaite la Croatie qui encouragera les 28 (puis 27) à relever les défis de notre siècle en exploitant pleinement le potentiel propre à chaque Etat-membre, et cela dans un esprit de solidarité. La Croatie souhaite d’ailleurs insuffler cette dynamique en matière énergétique, où la mise en place d’un tel fonctionnement est d’ailleurs vue comme impérative par plusieurs spécialistes.
Positionnée sur la seule vraie route terrestre migratoire, celle des Balkans, la Croatie a également inséré dans sa troisième priorité “Une Europe qui protège” la mise en place de solutions pour une “politique migratoire globale et durable”. Alors que la Slovénie a érigé des fils barbelés à ses frontières extérieures et que la Hongrie a mis en place des clôtures, la Croatie, qui ne fait pas partie de l’espace Schengen, s’est également vue critiquée pour sa gestion des arrivées de migrants illégaux à ses frontières. Le jeune Etat-membre évoque pourtant ses efforts considérables : « Un total de 6500 policiers ont été recrutés afin de surveiller notre frontière avec la Bosnie-Herzégovine » déclarait Filip VUCAK.
Enfin, sous l’intitulé “Une Europe qui rayonne”, la Croatie fait notamment part de sa responsabilité et de son engagement pour un rapprochement entre l’UE et les pays des Balkans. « Nous soutenons les discussions quant à une adhésion à moyen long terne de la Macédoine du Nord » expliquait Filip VUCAK. D’ailleurs, qu’il s’agisse ou non d’un hasard de circonstances, le 28 février, les Présidents des parlements des Balkans occidentaux se réunissaient au Parlement européen afin de débattre des perspectives européennes de leur région. Ils ont été rejoints par leur homologue croate.
> La Croatie engagée pour l’Europe
“Présider le Conseil de l’UE est pour notre pays l’occasion de contribuer aux efforts déployés pour offrir de meilleures conditions et perspectives aux citoyens européens” déclarait le premier ministre croate. Mais c’est également, et peut être surtout, l’occasion pour la Croatie de démontrer sa fiabilité et son engagement pour l’Europe, notamment lorsque l’on sait ses désirs de longue date d’intégrer l’espace Schengen et la zone euro…
*Les citations de Son Excellence Filip VUCAK, ambassadeur de Croatie en France, ont été récoltées lors de la conférence organisée par la Maison de l’Europe de Paris « La Croatie et les défis de sa première présidence », le 27 janvier 2020.
Article rédigé par le Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris et publié en partenariat avec Voix d’Europe le 29/01/2020.
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