Mars 2018 vient de commencer par un chaud et froid qui va influencer l’avenir de l’Europe.
D’un côté le soulagement. L’Allemagne vient de sortir d’une longue période d’hésitation. Finalement, c’est la formule d’une grande coalition entre la CDU et le SPD qui l’a emportée. C’est la meilleure formule, en tout cas c’était celle que souhaitait la France car c’était la formule la plus stable et, a priori, celle qui permet de relancer le projet européen.
Certes, le SPD, traumatisé ces dernières années par des échecs électoraux, avait l’impression que les grandes coalitions se faisaient à son détriment et accéléraient son déclin. C’était, en particulier, la thèse de nombreux jeunes militants dont l’objectif prioritaire était d’arrêter le déclin du parti. Mais quelle que soit l’utilité des partis, leur rôle et leur importance, il y a des objectifs encore plus importants : relancer l’Europe dans le monde et face au monde, dynamiser l’économie, construire une défense commune, améliorer la justice sociale et la protection de l’environnement, etc.
Les adversaires d’une grande coalition raisonnaient en fonction de ce qu’ils croyaient être l’intérêt de leur parti.
Les partisans d’une grande coalition ont finalement choisi cette formule-ci en fonction d’objectifs qui vont bien au-delà de l’intérêt à court terme de leur parti. Ils l’ont emporté dans l’intérêt futur des allemands et de tous les européens. On doit leur manifester notre soulagement et notre gratitude.
Au demeurant, rien n’interdit aux militants du SPD de réformer leur programme, de le moderniser et de l’améliorer. C’est d’ailleurs le challenge qui se pose à tous les partis de gauche… et de droite aujourd’hui.
L’Italie en est un bel exemple. Ce pays semble bien loin d’avoir trouvé la solution. Les résultats des élections parlementaires, dimanche 4 mars, sont extrêmement confus. Pas de majorité claire et des partis dont les programmes ont en commun de paraître particulièrement faibles et fort peu convaincants.
En définitive, aujourd’hui, dans l’Union européenne, et dans chacun de ses pays membres, il y a un immense travail intellectuel à faire pour renouveler les programmes et redonner son sens à la construction européenne elle-même.