Emmanuel Macron a promis de faire redémarrer l’Union européenne. Un espoir est né. C’est très bien. Mais, malgré tout, il faudra encore s’armer de patience… et de persévérance.
Deux exemples : d’abord la directive sur les travailleurs détachés. Le texte qui vient d’être adopté est un pas vers la justice et l’équité. Ces travailleurs détachés devront bénéficier des mêmes salaires que ceux des citoyens du pays d’accueil. Mêmes principes pour les droits sociaux. Mais, tout de suite, des réserves. D’une part, il faudra attendre quatre années pour l’application des nouvelles règles ; d’autre part, les transporteurs seront soumis à des règles particulières. Deux pas en avant, un pas en arrière…
Autre exemple : l’usage du glyphosate en agriculture. Dur combat. La France voulait supprimer l’utilisation de ce produit dangereux, totalement et le plus vite possible. Finalement on s’achemine vers un compromis dans lequel il faudra attendre au moins quatre années avant que la mise hors marché de ce produit ne soit décidée.
Ainsi va l’Europe… Il est facile d’ironiser sur démarche apparemment hésitante et chaotique. Mais ne nous y trompons pas, l’Europe a toujours avancé comme cela. La construction européenne est un tour de force constant. Sur la plupart des questions, au départ, les pays ne sont pas d’accord. Leur histoire, leurs habitudes, leurs visions, leurs intérêts sont différents.
Commence alors ce jeu de patience qui est le quotidien de la vie européenne et qui ne peut se terminer que par des compromis.
Les adversaires de l’Europe, ceux qui veulent la discréditer, ironisent sur ces laborieux compromis. Mais, si on est un tant soit peu honnête, force est de constater la grandeur qu’il y a à sacrifier un peu de son orgueil pour faire avancer l’ensemble…. Pas à pas.
Monsieur le Président, soyez patient ce qui vous permettra d’être persévérant et finalement… de gagner.
Catherine Lalumière