Edito octobre 2017 – Erasmus + – Catherine Lalumière

Edito octobre 2017 – Erasmus + – Catherine Lalumière

Le programme européen Erasmus est un réel succès. Imaginé en 1987, il a permis les échanges universitaires de milliers de jeunes. Tous et toutes ont gardé de leur séjour à l’étranger d’excellents souvenirs. Des amitiés se sont développées ; parfois de nouvelles familles se sont créées… Des garçons et des filles ont pris l’habitude de voyager, de s’exprimer dans des langues différentes, d’apprécier des modes de vie différents. Erasmus est devenue le symbole d’une Europe ouverte et mobile.

En outre, au fil des années, devant le succès, l’UE a su élargir le champ des bénéficiaires de ce programme qui s’adresse aujourd’hui non seulement aux étudiants mais aussi aux élèves de l’enseignement technique. On parle désormais d’Erasmus+. On ne peut que s’en réjouir et souhaiter encore de nouveaux accroissements du nombre de bénéficiaires.

Bref, le programme Erasmus est une belle réussite. Mais il y a encore un progrès à accomplir pour que notre satisfaction soit totale. Aujourd’hui Erasmus+ est un outil de mobilité. Les jeunes qui en bénéficient apprennent à voyager, découvrent des pays nouveaux pour eux, se font de nouveaux amis. Tout cela est très formateur et prépare ces jeunes à vivre dans le monde moderne. Mais on ne peut pas dire que cela suffise à en faire des citoyens européens.

Pour ce faire, il faudrait que le séjour Erasmus soit aussi l’occasion d’acquérir des connaissances sur la construction européenne et surtout sur le sens du projet européen. Pourquoi s’est-on lancé dans cette « aventure » ? Que cherche-t-on à faire ? A quoi sert aujourd’hui cette construction européenne ? Faut-il la poursuivre au XXIème siècle ? Et pour quelles raisons ?

Certes l’expérience montre que parfois ces questions viennent spontanément et sont débattues entre les étudiants. Mais ce n’est pas systématique et nombreux sont les étudiants Erasmus qui ne connaissent et ne comprennent pas mieux le projet européen à la fin de leur séjour qu’au début.

C’est évidemment très regrettable. Depuis le commencement de la construction européenne, nous constatons à quel point la citoyenneté européenne a du mal à exister. Or l’Europe a besoin de citoyens ayant au moins un minimum de connaissances et conscients des enjeux.

Le paradoxe est que le programme Erasmus s’arrête en chemin. Il forme à la mobilité ; c’est le début du processus pour se sentir citoyen européen. Mais il ne donne pas vraiment une formation civique qui permettrait à ces jeunes de se sentir responsables et d’exercer leur esprit critique en connaissance de cause.

Le moment est venu de compléter la feuille de route des étudiants Erasmus.

Voyager : très bien.

Et en même temps : apprendre et comprendre.

Maison de l'Europe de Paris

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